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Diabète sucré pré- et postnatal

Allaiter après un diabète gestationnel: protection de la mère et de l’enfant

Le suivi des femmes atteintes de diabète gestationnel ainsi que des femmes atteintes de diabète de type1 (DT1) prend de plus en plus d’importance ces dernières années. Dans ce cas, il faut d’abord mettre l’accent sur les conséquences aiguës d’une mauvaise gestion en matière de prévention. Le risque de diabète de type 2 (DT2) est multiplié par 7 chez les mères après l’accouchement. À l’avenir, il faudrait donc accorder plus de place à la prévention secondaire dans ce domaine, aussi bien avant qu’après la naissance de l’enfant, car l’allaitement protège.

Keypoints

  • L’allaitement après un diabète gestationnel ou en cas de DT1 protège la mère et l’enfant.

  • La préparation à l’allaitement doit se faire en pré-partum (y compris la remise d’une fiche d’information aux futurs parents).

  • L’allaitement/le pompage est indispensable 10 à 12 fois par 24 heures en post-partum.

  • L’allaitement doit être soutenu de manière interdisciplinaire.

En 2013 et 2016, le Lancet avait déjà appelé à exploiter toutes les possibilités offertes par l’allaitement et le lait maternel. Selon les statistiques, 823000décès d’enfants et 20000décès de mères pourraient ainsi être évités chaque année. Les effets protecteurs de l’allaitement pour la mère et l’enfant, déjà bien connus, sont amplement démontrés. L’allaitement peut réduire le risque d’apparition du diabète chez les femmes ayant un diabète gestationnel: si l’allaitement dure moins de 3mois ou n’est pas pratiqué, le risque de DT2 dans un délai de 15ans est de 72%; si l’allaitement dure plus de 3mois, le risque tombe à 42%. L’augmentation de la prolactine pendant l’allaitement joue un rôle dans la sensibilité à l’insuline hépatique et a un effet positif sur les cellules bêta. Elle favorise la prolifération et minimise l’apoptose. L’augmentation de la dépense énergétique pendant l’allaitement (environ 500kcal par jour) contribue à la perte de poids après l’accouchement.

Conseils pré- et postnataux en matière d’allaitement

Une visite d’allaitement prénatale peut assurer une attente réaliste de la mère et doit préparer (non seulement en cas de diabète gestationnel, mais aussi, dans le meilleur des cas, en cas de DT1 ou d’obésité sévère) à d’éventuels défis, comme un gonflement initial retardé des glandes mammaires (éjection précoce du lait). Le massage pour l’expression du colostrum prénatal est possible à partir de la 37e semaine de grossesse sur la base de données probantes, un conseil en allaitement par une consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant) ou des sages-femmes de suivi peuvent accompagner et soutenir cette démarche. Cela permet d’amorcer l’alimentation du bébé après 30minutes au plus tard, comme le préconise les directives AWMF. En général, la mère est informée que le colostrum est déjà présent dans le dernier tiers de la grossesse et qu’un début de travail prématuré n’est pas à prévoir. Elle reçoit des instructions de base sur le massage des seins et le prélèvement du colostrum. Le massage peut être effectué 1 à 2 fois par jour à partir de la 37e ou 38e semaine de grossesse, pendant 5 à 10 minutes par sein. Le colostrum – affectueusement appelé l’or liquide – peut être recueilli à l’aide de seringues (seringues jetables en polypropylène ou en polyéthylène, étiquetées avec le nom et la date de la collecte), qui sont ensuite congelées bien fermées et transportées par le/la partenaire à la maternité pour l’accouchement. Là, l’échantillon de colostrum doit immédiatement continuer à être réfrigéré jusqu’à son utilisation. Cette préparation peut aider à éviter une alimentation complémentaire au moyen de formules alimentaires.

DT1 préexistant

En cas de DT1 préexistant, il faut éventuellement tenir compte d’une réduction des besoins en insuline (jusqu’à 25%) après le début de l’allaitement, ainsi que d’un risque accru de candidose et d’engorgement du lait. Selon les données actuelles, il n’est pas nécessaire d’administrer des glucides à la mère pendant la nuit, à titre de repas supplémentaires, pour prévenir l’hypoglycémie. Comme pour toutes les femmes qui allaitent, il est recommandé d’adopter un mode de vie sain, comprenant une activité physique suffisante et des repas réguliers et équilibrés. Il n’y a pas de recommandations particulières à suivre pour éviter les coliques chez le bébé, l’alcool et la nicotine sont à éviter.

Fig. 1: Pyramide alimentaire pour la grossesse et l’allaitement (source: Ministère fédéral des affaires sociales, de la santé, des soins et de la protection des consommateurs)

Conclusion

L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) recommande l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie et, en complément, jusqu’à l’âge de deux ans ou plus. Cela vaut bien sûr aussi pour les mères ayant un diabète gestationnel ou un DT1.

En résumé, on peut dire que plus la future mère diabétique est informée par l’équipe interdisciplinaire qui la suit (composée de médecins, de membres du personnel infirmier, de diététiciennes, de sages-femmes et de conseillères en allaitement) de l’importance de l’allaitement pour elle-même et pour son bébé, plus il est probable qu’un bon démarrage de l’allaitement sera possible avec un bon soutien en post-partum.

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