ILD: influence des biomarqueurs initiaux et du traitement anti-inflammatoire
Auteurs:
Dr méd. Guangyu Shao
Prof. Dr méd. Bernd Lamprecht
Mag. Bernhard Kaiser
Dr David Lang, PhD
Universitätsklinik für Innere Medizin mit Schwerpunkt Pneumologie
Kepler Universitätsklinikum
Linz
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L’évolution clinique des pneumopathies interstitielles (ILD) est extrêmement variable et influencée à la fois par des facteurs spécifiques au patient ainsi qu’à la maladie. Dans la présente étude de registre rétrospective, nous avons examiné l’influence des biomarqueurs initiaux sur le résultat clinique des patient·es présentant des lésions pulmonaires fibrosantes à la tomodensitométrie haute résolution initiale. L’âge, le taux de LDH et le nombre de monocytes ont été identifiés comme facteurs pronostiques d’une amélioration de la fonction pulmonaire, mais, dans le sous-groupe traité par des anti-inflammatoires, seul l’âge a eu une influence significative.
Keypoints
Les ILD représentent un défi clinique en raison de leur évolution variable et nécessitent un traitement individuel.
Les prédicteurs de l’évolution clinique et de la réponse au traitement peuvent constituer une aide précieuse à la prise de décision dans la pratique clinique quotidienne.
Dans l’étude actuelle, un âge plus jeune, un taux de LDH plus élevé et un nombre de monocytes plus faible sont associés de manière significative à une amélioration de la fonction pulmonaire un an après la pose du diagnostic, l’âge plus jeune restant la seule variable significative dans le sous-groupe traité par des anti-inflammatoires.
Les pneumopathies interstitielles («interstitial lung disease», ILD) représentent un large éventail d’entités pathologiques hétérogènes au pronostic variable. L’évolution clinique va de la rémission complète à la fibrose pulmonaire progressive associée à un risque accru d’insuffisance respiratoire et de décès.1 Le sous-type spécifique d’ILD ainsi que les caractéristiques individuelles des patient·es ont une influence significative.
Outre la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), de nombreuses autres ILD (ILD non FPI) peuvent également entraîner une fibrose pulmonaire associée à une perte progressive de la fonction pulmonaire et une mortalité accrue. Dans les récentes directives officielles de l’ATS/l’ERS/la JRS/l’ALAT, ce sous-groupe d’ILD fibrosantes, à l’exception de la FPI, a été regroupé sous le terme de «progressive pulmonary fibrosis» (PPF).2
Le dépistage précoce de la PPF et de la FPI est important, car l’utilisation de traitements antifibrosants, tels que le nintédanib ou la pirfénidone, peut ralentir la progression et réduire la mortalité.3,4 Toutefois, seule une proportion variable de 18 à 32% des ILD non FPI se manifeste sous forme progressive et une amélioration de la fonction pulmonaire peut même être observée dans une proportion significative d’ILD fibrosantes.5
Alors que de nombreuses nouvelles connaissances ont été acquises ces dernières années sur les facteurs de risque de progression de la maladie, il existe peu de données sur les prédicteurs d’une amélioration fonctionnelle. L’objectif de cette étude était donc d’examiner la corrélation entre les biomarqueurs initiaux et l’amélioration de la fonction pulmonaire à un an chez des patient·es atteint·es d’ILD fibrosantes d’étiologies diverses. En outre, nous avons évalué les effets du traitement anti-inflammatoire dans la population étudiée.
Réalisation de l’étude
La présente étude se base sur les données d’un registre monocentrique sur l’ILD. Au total, 142 patient·es atteint·es d’ILD fibrosante définie par la présence d’au moins un des résultats suivants à la tomodensitométrie haute résolution (HRCT) initiale ont été inclus: réticulations, bronchectasies par traction (TBR) ou «honeycombing» (HON).
Au moment de l’évaluation primaire, tou·tes les patient·es ont fait l’objet d’une collecte de données démographiques, d’une analyse de laboratoire, d’un examen de la fonction pulmonaire et d’une IRM pulmonaire. Le critère d’évaluation clinique primaire a été défini comme une amélioration de la capacité vitale forcée (CVF) de plus de 5% et le critère d’évaluation secondaire comme une amélioration de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) de plus de 10% à un an. Au bout d’un an, deux cohortes ont ainsi été constituées: l’une comprenait 73 patient·es présentant une détérioration de la fonction pulmonaire et l’autre 44 patient·es présentant une amélioration de la fonction pulmonaire (Fig. 1). Les valeurs limites optimales ont été calculées à l’aide du programme CutpointR.
Fig. 1: Résultats de l’étude: Deux cohortes ont été constituées au bout d’un an, l’une comprenait 73 patient·es présentant une détérioration de la fonction pulmonaire et l’autre 44 patient·es présentant une amélioration de la fonction pulmonaire
Résultats
L’analyse univariée a mis en évidence une corrélation entre l’amélioration fonctionnelle et l’âge (<60 par rapport à ≥60; OR: 4,6; IC à 95%: 1,8–12,1; p=0,002), l’«honeycombing» (0 par rapport à ≥0; OR: 4,2; IC à 95%: 1,1–15,1; p=0,031), les opacités en verre dépoli (0 par rapport à ≥0; OR: 0,4; IC à 95%: 0,2–0,8; p=0,021), la DLCO (<43% par rapport à ≥43%; OR: 2,9; IC à 95%: 1,3–6,7; p=0,010) ainsi que la CVF (<95% par rapport à ≥95%; OR: 4,6; IC à 95%: 1,5–14,4; p=0,009).
L’analyse multivariée a révélé une corrélation significative entre l’amélioration fonctionnelle et l’âge <60 ans (OR: 5,4; IC à 95%: 1,9–15,4; p=0,002), le taux de LDH >250 U/l (OR: 2,5; IC à 95%: 1,1–5,8; p=0,043) et le nombre de monocytes <0,8G/l (OR: 3,5; IC à 95%: 1,1–11,3; p=0,034) (Fig. 2). Chez 84 patient·es traité·es par des anti-inflammatoires, seul l’âge <60 ans (OR: 8,5; IC à 95%: 2,1–33,4; p=0,002) est resté significatif dans l’analyse multivariée.
Fig. 2: L’analyse multivariée (MVA) a révélé une corrélation significative entre l’amélioration fonctionnelle et l’âge <60 ans, le taux de LDH >250U/l et le nombre de monocytes (MON) <0,8 G/l
Conclusions
Sur la base de ces évaluations statistiques, on peut conclure que les patient·es âgé·es de <60 ans, avec un taux de LDH >250U/l et un nombre de monocytes <0,8G/l peuvent présenter une amélioration de la fonction pulmonaire au cours de l’évolution clinique, malgré des signes de fibrose à l’HRCT, indépendamment du sous-type spécifique d’ILD.
Il est possible que ces observations s’expliquent par le fait que la FPI touche plus souvent les patient·es âgé·es. En revanche, la prévalence des ILD à médiation auto-immune est plus élevée chez les patient·es plus jeunes, ce qui s’accompagne d’un meilleur pronostic.6,7 En accord avec ce qui précède, une corrélation entre un taux élevé de LDH, un marqueur non spécifique de l’inflammation, et une amélioration de la fonction pulmonaire a été constatée dans le groupe étudié. De nombreuses études ont attribué aux monocytes un rôle dans la pathogenèse de la fibrose pulmonaire. Un nombre élevé de cette lignée cellulaire est associé à un risque plus élevé de progression de la maladie, alors qu’un nombre plus faible de monocytes était associé à une amélioration fonctionnelle dans notre groupe.8
Dans la pratique, les patient·es présentant des facteurs de risque de fibrose pulmonaire progressive sont souvent traité·es en premier lieu par des immunosuppresseurs plutôt que des antifibrosants, car il·elles ne remplissent pas les critères de progression ou de diagnostic de la FPI.
Les résultats de cette étude plaident en faveur d’une tentative de traitement par des immunosuppresseurs chez les patient·es plus jeunes, présentant un taux de LDH plus élevé et un nombre de monocytes plus faible. Chez les patient·es ne présentant pas ces caractéristiques, il est recommandé de surveiller étroitement l’évolution clinique et d’envisager un traitement antifibrosant à un stade précoce.
Littérature:
1 Wijsenbeek M et al.: Interstitial lung diseases. Lancet 2022; 400: 769-86 2 Raghu G et al.: Idiopathic pulmonary fibrosis (an update) and progressive pulmonary fibrosis in adults: an official ATS/ERS/JRS/ALAT clinical practice guideline. Am J Respir Crit Care Med 2022; 205: e18-e47 3 Coelho DJAB et al.: The role of monocyte count on monitoring patients with idiopatic pulmonary fibrosis under antifibrotic treatment. Eur Respir J 2020; 56(suppl 64): 722 4 Behr J et al.: Pirfenidone in patients with progressive fibrotic interstitial lung diseases other than idiopathic pulmonary fibrosis (RELIEF): a double-blind, randomised, placebo-controlled, phase 2b trial. Lancet Respir Med. 2021; 9: 476-86 5 Flaherty KR et al.: Nintedanib in progressive fibrosing interstitial lung diseases. N Engl J Med 2019; 381: 1718-27 6 Hopkins RB et al.: Epidemiology and survival of idiopathic pulmonary fibrosis from national data in Canada. Eur Respir J 2016; 48: 187-95 7 Duchemann B et al.: Prevalence and incidence of interstitial lung diseases in a multi-ethnic county of Greater Paris. Eur Respir J 2017; 50: 1602419 8 Scott MKD et al.: Increased monocyte count as a cellular biomarker for poor outcomes in fibrotic diseases: a retrospective, multicentre cohort study. Lancet Respir Med 2019; 7: 497-508
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